Le vermifuge est un médicament essentiel pour lutter contre les parasites. Nombreux et hétérogènes, les parasites se trouvent partout dans l’environnement de votre cheval. S’ils sont parfois invisibles à l’œil nu, il est pourtant essentiel de s’en prémunir.

L’utilisation d’un vermifuge pour cheval répond à deux objectifs. Tout d’abord, ce traitement permet de maintenir les chevaux en bonne santé tout au long de l’année. Le second objectif est de traiter un cheval contaminé et de limiter les risques de réinfestation. Le vermifuge permet donc de mettre fin au cycle de parasitisme.

Cependant, tout comme les antibiotiques, le vermifuge pour cheval n’est pas automatique. Il existe plusieurs familles de vermifuges adaptés ou non en fonction de la situation. De plus, aucun vermifuge n’est efficace contre tous les parasites.

Quels sont les principaux parasites ? Quel vermifuge choisir ? Nombreuses sont vos questions. Cet article vous donne les clés pour soigner vos chevaux !

Les principaux parasites chez le cheval

Les affections parasitaires du cheval sont diverses. C’est pourquoi il est important de connaître les principaux parasites afin de choisir le vermifuge adapté à votre cheval.

Un parasite est une espèce vivante qui vit au détriment d’un autre.

Dans cet article, nous nous concentrons sur les parasites digestifs. Le cheval ingère des œufs ou des larves qui évoluent et se multiplient dans le tube digestif. Les larves devenues adulte produisent des œufs qui sont ensuite rejetés dans les crottins.

Les principaux parasites gastro-intestinaux affectant les chevaux sont les vers ronds (Nématodes), les vers plats (Cestodes) et les insectes (Gasterophilus intestinalis).

Schéma descriptif des organes du cheval

Les vers ronds : Nématodes

La famille des petits strongles (Cyathostomes)

Il s’agit de parasites de la muqueuse intestinale et du côlon. Ils atteignent 5 à 7 mm de long et 0,18 à 0,23 mm de diamètre une fois adultes. Il existe plus de 50 espèces de petits strongles. Ce sont les parasites intestinaux les plus retrouvés et les plus pathogènes chez les chevaux.

La famille des grands strongles (Strongylus vulgaris, Strongylus edentatus et Strongylus equinus)

Dans cette famille, on retrouve trois principales espèces qui sont les Strongylus vulgaris, Strongylus edentatus et Strongylus equinus. La vermifugation systématique permet de réduire grandement la présence de ces parasites.

Les vers plats : Cestodes

Ces parasites peuvent toucher tous les équidés (chevaux, mulets, ânes…). Généralement, ce sont les chevaux au pré les plus atteints, car la multiplication des vers plats est liée à la présence d’un acarien de pâturage.

Les Gastérophiles

Ces larves se placent sur la muqueuse buccale et la muqueuse de l’estomac. Elles parasitent l’estomac du cheval en hiver et sont libérées dans les crottins au début de l’été.


Comment les chevaux attrapent-ils des parasites ?

80% des formes parasitaires sont présentes dans l’environnement extérieur. Les chevaux attrapent donc principalement les parasites lorsqu’ils s’alimentent.

Schéma explicatif du développement des parasites chez le cheval

Le cycle parasitaire comporte deux phases : une phase externe (dans l’environnement) et une phase interne (dans l’organisme du cheval).


Phase externe :

Les œufs se transforment en éléments infestants (larves)

Phase interne :

Les éléments infestants se transforment en adultes reproducteurs et pondeurs


Les chevaux s’infestent donc en ingérant des œufs ou larves présents dans les crottins des chevaux contaminés. La période pré-patente s’étend sur 6 à 10 semaines. C’est la période qui s’écoule depuis l’infection du cheval par un parasite jusqu’à l’apparition des œufs ou des larves en milieu extérieur.


Les signes cliniques des infections parasitaires du cheval

Les symptômes d’une infection parasitaire dépendent du type de parasites et de la quantité présente. Lorsque la quantité de vers est faible, les symptômes sont peu visibles. Cependant, il faut rester attentif car les parasites nuisent grandement à la santé du cheval.

Les chevaux parasités présentent les signes suivants :

  • Des troubles digestifs variés : douleurs abdominales, coliques et diarrhées chroniques

  • Amaigrissement et croissance lente chez les poulains

  • Poil rêche et présence d’œufs fixés aux poils

  • Présence de larves dans les crottins


Le diagnostic d’une infection parasitaire dépend du parasite en question. Si votre cheval présente l’un de ces symptômes, il est fortement recommandé de vous rendre chez un médecin vétérinaire.

L’utilisation d’un vermifuge pour un cheval est aujourd’hui une stratégie efficace pour lutter contre la plupart des parasites.

Choisir le bon vermifuge pour son cheval 

Un vermifuge est un médicament permettant d’éliminer les larves et les vers adultes parasites. L’objectif n’est pas de tuer tous les parasites, mais d’en éliminer suffisamment pour limiter les contaminations.

Choisir un vermifuge pour son cheval ne se fait pas au hasard. En effet, il faut prendre en compte plusieurs éléments tels que l’âge et le poids du cheval, la saison et la molécule la plus adaptée.

Il éxiste trois grandes familles de vermifuges :

  • Les Benzimidazoles 

  • Les Lactyones macrocycliques 

  • Les Hétérocycles simples

Classification des vermifuges équins

Les Benzimidazoles :

La première molécule issue de cette famille est apparue dans les années 1960. C’est le thiabendazole. Il a été utilisé dans le monde entier pour lutter contre les parasites gastro-intestinaux chez de nombreux animaux.

Aujourd’hui, le mébendazole, le fenbendazole et l’oxibendazole sont les molécules présentes sur le marché français.

Fenbendazole

Généralement bien toléré, il est actif sur les petits et grands strongles adultes. Ce vermifuge pour cheval est trouvé sous le nom de PANACUR. Il se présente en suspension ou en pâte orale.

Mébendazole

Le médicament TELMIN contient cette molécule. En pâte orale ou sous forme de granulés, ce produit agit sur les stades immatures des parasites.

Oxibendazole

Cette molécule a un plus grand pouvoir d’action. En effet, elle agit sur les petits et grands strongles de formes matures ou immatures ainsi que les oxyures (autre type de parasites). Le produit VERMEQUINE contient cette molécule.Cependant, les cas de résistances aux benzimidazoles se multiplient. D’autres familles de vermifuges pour chevaux ont donc émergé.

Les Lactyones macrocycliques

Cette famille agit aussi bien sur les larves que sur les vers adultes. De plus, elle est efficace contre les Gastérophiles ce qui est plutôt rare. La plupart des parasites n’y résistent pas à l’exception des verts plats.

Ces molécules, d’origine naturelle et légèrement modifiées par l’Homme, ont une action antiparasitaire interne et externe. Leur indice thérapeutique est élevé ce qui permet d’effectuer une vermifugation efficace.

On retrouve deux molécules présentes sur le marché : l’Ivermectine et la Moxidectine.

Ivermectine

Active contre les adultes et les larves, l’Ivermectine permet également de traiter les poulains atteints de larves intestinales. Les médicaments EQUIMAX et EQVALAN contiennent cette molécule présentée en pâte orale.

Moxidectine

L’EQUEST qui est un gel oral contient cette molécule. Ce vermifuge ralentit la production de crottins contenant des œufs. En revanche, les jeunes poulains sont particulièrement sensibles à cette molécule.

Les hétérocycles simples

Dans cette famille, les molécules de Pipérazine et de Praziquantel ont une action similaire. Ces molécules peuvent être administrées aux chevaux adultes et aux poulains sans effets secondaires.

Le TENIVALAN contient ces molécules. Ce vermifuge pour cheval élimine les vers plats à tous les stades de développement. Il est donc particulièrement approprié en cas de présence de ce type de parasites.

Comment vermifuger son cheval ?

Aujourd’hui, on privilégie une vermifugation raisonnée des chevaux. Afin de limiter les cas de résistance, l’utilisation du vermifuge pour un cheval se fait uniquement en cas de nécessité. Le vétérinaire procède à une analyse coproscopique qui déterminera le nombre d’œufs dans le crottin. Seuls les chevaux considérés comme forts excréteurs (plus de 200 œufs de parasite par grammes) seront ainsi traités.

Voici quelques conseils pour décupler l’efficacité du vermifuge sur votre cheval :

  • Retirer les œufs de parasites présents sur le cheval avant l’administration du vermifuge

  • Mettre le cheval dans un lieu calme afin qu’il puisse ingérer l’intégralité de la dose prescrite

  • Procéder à un nettoyage en profondeur du box avant d’y réintroduire le cheval

Tous les 3 mois, vous pouvez faire une coproscopie afin d’examiner la charge parasitaire. Le vermifuge sera ainsi choisi en fonction du type de vers et de la charge parasitaire. Il est également recommandé d’effectuer une vermifugation complète chaque année.

Ainsi, lutter contre les parasites n’est pas une tâche aisée. Les parasites digestifs représentent un réel danger pour la santé du cheval. Il est donc nécessaire d’adopter le vermifuge approprié suivant la situation.

Sources :

http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=3758

https://www.classequine.com/fiches-maladies/parasites-vermifuges-cheval/

https://www.josera.fr/conseils/conseils-pour-cheval/vermifuger-son-cheval.html