Coliques du Cheval : Diagnostic, Prévention, Examen et Solutions.

Les coliques chez le cheval, un nom que tout cavalier connaît et redoute puisqu’elles sont la première cause de mortalité chez les équidés. En effet, le cheval ayant un système digestif assez singulier est plus à même de souffrir de coliques. Toutefois, ces douleurs ont diverses origines : infectieuses, digestives voire parfois liées au mode de vie du cheval. Ainsi, il peut être possible de réduire les risques pour son cheval en adoptant de bon réflexe et en apprenant à reconnaître les premiers signaux d’alertes.

Après avoir réalisé des recherches approfondies sur les coliques, j’ai décidé de vous faire un résumé de mes connaissances afin de vous expliquer tout ce qu’il y a à savoir sur les coliques :

• Diagnostic

• Prévention

• Examen vétérinaire

• Solutions

Je passe au peigne fin les coliques afin de vous aider à agir rapidement.

Qu’est-ce que les coliques du cheval ?

Par définition des coliques ce sont des douleurs vives ressenties au niveau de la sangle abdominale, qui sont dans la grande majorité des cas liées à un blocage digestif.

Chez les chevaux cela est d’autant plus vrai puisque leur appareil digestif est excessivement long. C’est d’ailleurs la principale raison de la grande sensibilité des chevaux aux coliques. Leur estomac est petit mais l’intestin grêle et le gros intestin sont très imposants. Étant donné qu’un cheval ne peut pas vomir, son estomac se remplit vite, ce qui cause fréquemment des coliques.

Par ailleurs, bien que le système digestif du cheval soit peu adapté à son corps, il existe également d’autres nombreux facteurs qui peuvent à tout moment déclencher des coliques. En effet, le terme de « colique » regroupe divers types de douleurs abdominales :

- Les coliques dites "Vraies" qui sont causées par les organes digestifs :

- Les coliques dites "Fausses" qui sont causées par des maladies rénales, urinaires, vasculaires, musculo-squelettiques, respiratoires, de l’appareil reproducteur…

Bien que les coliques soient la bête noire des cavaliers, il faut aussi savoir que 75% des coliques se résolvent dans les 24h qui suivent les premiers symptômes. Voilà pourquoi il est capital de bien connaître son cheval et de bien identifier les premiers signaux. Comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir n’est-ce pas ?

Comment diagnostiquer les coliques chez le cheval ?

Il existe une classification en fonction de l’intensité de la douleur. Selon cette classification cinq stades existent. Attention cependant à garder l’œil fréquemment sur son cheval puisque l’évolution d’un stade à un autre peut être extrêmement rapide.

Un cheval qui montre des signes d’abattement, qui reste plus couché que la normale, qui refuse de manger et de boire, qui se gratte et/ou se roule de façon plutôt violente présente très certainement des signes de coliques. Bon à savoir, bien souvent, au plus il y a de symptômes en même temps, au plus la douleur chez le cheval risque d’être importante.

Que faire dans l’immédiat pour soulager les coliques du cheval ?

En cas de suspicion de coliques chez votre cheval, je vous conseille de retirer dans un premier temps l’accès à sa nourriture et dans un second temps de le faire marcher en main, sans oublier bien sûr de prendre contact avec votre vétérinaire pour lui demander de venir examiner votre cheval au plus vite.

Quel examen médical à réaliser pour diagnostiquer les coliques ?

L’examen clinique des coliques chez le cheval se doit d’être le plus complet possible afin de pouvoir cibler d’où provient la colique, autrement dit s’il s'agit de « vraie » colique ou de « fausse » colique. Ainsi le vétérinaire va réaliser un examen en trois grandes étapes : le bilan du cheval, l’examen à distance et l’examen physique.

- Le bilan du cheval :

Une étape importante qui permet de mieux comprendre le cheval en tentant de connaître son âge, son sexe, sa race et ses antécédents médicaux par exemple.

- L’examen à distance :

La première étape d’observation du cheval se fait en toute liberté pour l’équidé. Le vétérinaire laisse le cheval en liberté dans son box et se fait une idée du stade de la colique. Il observe particulièrement la surface du corps pour voir s’il y a une circonférence abdominale qui aurait augmenté par exemple ou encore si le poil est sec ou mouillé afin de pouvoir diagnostiquer une transpiration chez le cheval.

- L'examen physique :

C’est l’étape la plus complète puisqu’elle va permettre de préciser le diagnostic du vétérinaire. Il se décompose en cinq grandes parties :

• L’auscultation cardiovasculaire qui permet de vérifier la fréquence cardiaque et de faire l’évaluation de l’ensemble de l’appareil cardiovasculaire.

• L’auscultation abdominale qui permet de faire un checkup des quatre quadrants abdominaux mais aussi de la fréquence respiratoire du cheval et de sa température rectale.

• L’auscultation et la palpation transrectale qui permettent d’explorer la cavité abdominale.

• Le sondage naso gastrique qui permet de vérifier l’état global du tube digestif.

• Les examens complémentaires qui se réalisent en fonction du stade diagnostiqué et qui peuvent être tout aussi bien des analyses sanguines que des analyses du liquide abdominal (plus couramment appelé paracentèse abdominale)

Grâce à ces examens physiques, mais également aux autres paramètres cliniques, le vétérinaire va pouvoir estimer le stade de gravité de la colique chez le cheval et orienter le traitement.

Quels sont les traitements pour soigner les coliques ?

L’examen du cheval ayant été réalisé, il est maintenant grand temps de le soigner.

Dans la majorité des cas, des traitements médicamenteux suffisent : des antispasmodiques (des médicaments qui jouent sur les spasmes) ainsi que des anti-inflammatoires non stéroïdiens (des médicaments qui jouent sur l’inflammation, la douleur et la fièvre) sont administrés pour soulager le transit et réduire considérablement la douleur. Néanmoins, si celle-ci est trop importante, il est possible que de la morphine puisse également être administrée.

Il est également possible que le vétérinaire puisse prendre la décision de perfuser le cheval afin de soutenir son organisme, de le réhydrater et surtout de réhydrater le contenu de son tube digestif.

Bien sûr, tout dépend du stade d’intensité de la colique, il est tout à fait plausible que le cheval soit hospitalisé au sein d’une clinique spécialisée, de façon à pouvoir être opéré rapidement.

Faire de la prévention pour éviter les coliques.

Plusieurs mesures préventives peuvent être mises en place afin de limiter le risque d’apparition de coliques. En effet, puisque celles-ci sont globalement souvent liées à l'alimentation, il est capital d’en assurer une bonne gestion.

Ainsi il vaut mieux :

• Fractionner la ration journalière en plusieurs petits repas à dispatcher tout au long de la journée.

• Proposer un foin de bonne qualité et hygiénique.

• Donner de l’eau qui soit à température ambiante à volonté.

• Si un nouvel aliment doit être ingéré, mieux vaut respecter une transition alimentaire sur une semaine en mélangeant le nouvel aliment avec l’ancien afin que le transit puisse s’adapter en douceur.

• Limiter voire si possible proscrire l’ingestion de blé dans l’alimentation, c’est un aliment qui favorise la fermentation dans le tube digestif et qui est, de façon très factuelle, compliqué à digérer.

• Limiter l’ingestion trop importante de paille, de copeaux ou de sable.

• Réaliser des vermifugations régulières, selon les recommandations de votre vétérinaire.

Par ailleurs, les coliques peuvent également se manifester par des crises de stress chez le cheval, il est donc capital de surveiller l’environnement du cheval pour qu’il puisse vivre dans les meilleures conditions possibles, en toute sérénité. Lui donner un accès à l’extérieur et éviter qu’il reste en box peut permettre de limiter l’ennui chez l’animal et de le rendre moins anxieux.

Pour conclure, il faut rappeler que l’apparition de coliques chez le cheval sont bien souvent liées à de nombreux facteurs qui sont souvent eux-mêmes liés entre eux. Le plus important reste encore de bien connaître son cheval et de le surveiller, cela permettra de prendre toutes les précautions pour lui proposer un mode de vie qui diminue le risque de faire des coliques.

La rapidité de prise en charge est la notion la plus importante à retenir puisque bien que mortelle, la colique peut être bénigne si prise à temps par un vétérinaire.

N’hésitez donc pas à appeler votre vétérinaire à la moindre suspicion, il vaut mieux passer un coup de téléphone inutile et être rassuré plutôt qu’attendre que les choses s’aggravent et qu’il ne soit trop tard pour agir efficacement.

Sources :

La thèse de Laure Walter pour l’école nationale de vétérinaire d’Alfort (http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=37)

La thèse de Thomas Drendel pour l’E.I.S.M.V (http://www.beep.ird.fr/collect/eismv/index/assoc/TD09-38.dir/TD09-38.pdf)

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Avi Theret, Unsplash